29 mai 2023

Dernier rapport du Vérificateur général du Québec dont le chapitre 3 s’intitule Personnel enseignant : recrutement, rétention et qualité de l’enseignement.

Résumé

  • La vérificatrice générale du Québec a réalisé un audit de performance du ministère de l’Éducation (MEQ) ainsi que des centres de services scolaires (CSS) Marie‑Victorin, des Navigateurs, des Phares et de la commission scolaire Sir‑Wilfrid-Laurier;
  • L’audit est intitulé Personnel enseignant : recrutement, rétention et qualité de l’enseignement ;
  • Données sur les enseignants non légalement qualifiés (NLQ) :

À partir de données les plus à jour provenant du MEQ, nous avons établi que plus du quart des enseignants qui ont travaillé au cours de l’année scolaire 2020-2021 étaient non légalement qualifiés. Il s’agit de plus de 30 000 enseignants, principalement des suppléants, qui ont travaillé l’équivalent de 8,3 % des jours totaux travaillés par l’ensemble des enseignants.

  • Les trois constats de la VGQ :
  1. L’information détenue par le MEQ et les CSS audités est insuffisante pour bien cerner les causes de la pénurie et pour connaître l’ampleur des enjeux de recrutement et de rétention d’enseignants qualifiés;
  2. Les actions des CSS audités et l’encadrement du MEQ visant à suivre et à assurer la qualité de l’enseignement sont insuffisants;
  3. L’absence d’un plan d’action global mobilisant les acteurs du milieu de l’éducation nuit à la mise en place de mesures efficaces pour contrer la pénurie d’enseignants qualifiés.

Lignes de la FSE 

  • La VGQ déplore l’absence de plan d’action global pour faire face à la pénurie d’enseignantes et d’enseignants qualifiés.
  • Trop souvent on nous annonce des politiques publiques qui répondent à des besoins de communication des ministres plutôt qu’aux besoins du terrain.
  • : la semaine dernière, la présidente du Conseil du trésor a annoncé ce qu’elle a qualifié « d’incitatif financier » : 12000 $ pour celles et ceux qui retardent leur retraite et acceptent une tâche à temps plein.
  • C’est moins intéressant que ce qui existait déjà et ça ne s’additionne pas.
  • Une enseignante retraitée qui ferait 2 jours et demi de suppléance par mois, 26dans une année scolaire, atteindrait son 12 000 $.
  • Elle n’aurait pas besoin d’avoir la charge d’une classe toute l’année.
  • La VGQ constate aussi que la maternelle 4 ans et l’implantation rapide de l’anglais intensif ont accentué la pénurie.
  • Malheureusement, c’est ce qui arrive quand la volonté de cocher des promesses électorales se bute à la réalité du terrain.
  • Il faut retenir qu’il est dit qu’il faut trouver des solutions tous ensemble.
  • Les syndicats sont au rendez-vous lorsqu’on les implique.
  • : l’aide à la classe.
  • Sur l’attraction et la rétention, encore une fois la VGQ vient confirmer tout ce qu’on dit depuis des années.
  • Des mesures sur l’insertion sont mises en place, mais le MEQ n’a toujours pas sorti son cadre de référence.
  • Autrement dit, on a négocié des mesures, mais le MEQ ne suit pas!
  • Par ailleurs, ces mesures sont limitées, puisque la pénurie empêche la libération des personnes visées.
  • C’est l’œuf ou la poule!
  • Le mentorat est important pour l’insertion professionnelle, mais les conditions de sa mise en place ne permettent pas un réel mentorat.
  • Le rapport de la VGQ identifie plusieurs difficultés qui pourraient amener une nouvelle enseignante ou un nouvel enseignant à quitter la profession : gestion de classe (52,8 %); manque de temps (51,2 %); lourdeur de la tâche (48,4 %) et gestion des élèves en difficulté (28,4 %).
  • Extrait du rapport sur la complexité de la tâche :

La complexité de la tâche s’est accrue au cours des dernières années. Par exemple, la proportion d’élèves ayant un diagnostic de handicap ou de difficulté d’adaptation ou d’apprentissage qui s’accompagne d’un plan d’intervention adapté à l’enfant a fortement augmenté. De 2002-2003 à 2020-2021, cette proportion est passée de 13,6 % à 23,0 % des élèves.

  • On constate également que le MEQ a ignoré les drapeaux rouges.
  • Dès 2004, le Conseil supérieur de l’éducation se disait préoccupé par une possible pénurie d’enseignantes et d’enseignants et mentionnait que le recrutement devait constituer une priorité.
  • Or, non seulement les ministres successifs ont ignoré ses avis, parce qu’ils dérangent souvent, mais aujourd’hui on a un ministre qui souhaite, en plus, par sa réforme, abolir le Conseil supérieur de l’éducation!
  • Concernant l’encadrement de la profession enseignante, les mécanismes de suivi de la qualité de l’enseignement existent, mais ne sont pas appliqués comme ils le devraient.
  • C’est le cas de la supervision pédagogique et de l’évaluation.
  • Les CSS audités nous ont indiqué que le contexte de pénurie rend de plus en plus difficile la libération des enseignantes et enseignants de leur tâche pour qu’ils suivent des formations. Ainsi, le nombre de jours de formation payés par l’ensemble des CSS a considérablement diminué ces dernières années.